Hyperliquid (HYPE) : la nouvelle référence du trading on-chain ?

Hyperliquid : une plateforme 100 % on-chain qui redéfinit les standards du trading crypto en alliant performance CEX et transparence DeFi.

Publié le 15 avril 2025

Hyperliquid (HYPE) : la nouvelle référence du trading on-chain ?

Le marché crypto a connu un tournant majeur en 2020-2021, lorsque des millions de nouveaux investisseurs sont arrivés, découvrant le trading via les plateformes centralisées (CEX) comme Binance, FTX ou Coinbase. Ces acteurs se sont imposés grâce à leur simplicité d’utilisation et leur liquidité.

Mais en novembre 2022, l’effondrement de FTX a bousculé cet univers. Sous le choc, nombre d’investisseurs se sont tournés vers la finance décentralisée (DeFi), dans l’espoir de trouver des solutions plus transparentes et souveraines. Pourtant, aucun DEX (exchange décentralisé) ne pouvait alors offrir une infrastructure adaptée au trading intensif : trop de latence, des frais élevés, une liquidité insuffisante ou une complexité d’utilisation rendant l’expérience utilisateur moins accessible que celle d’un CEX.

C’est dans ce contexte qu’est né Hyperliquid. L’équipe fondatrice a pris un parti audacieux : construire une plateforme décentralisée rivalisant avec les CEX en termes de rapidité, de profondeur et de fonctionnalités. Face aux limites technologiques des blockchains existantes, ils ont même bâti leur propre architecture on-chain. Résultat : deux ans plus tard, Hyperliquid capte déjà jusqu’à 70 % du volume de trading sur les DEX perpétuels, réduisant significativement l’écart entre DEX et CEX.

 

Hyperliquid : “The House of Finance” ?

Hyperliquid ne se contente pas d’être un simple DEX. L’ambition est plus large : devenir une “version complètement on-chain de Binance”, une véritable maison de la finance décentralisée, articulée autour de quatre piliers :

  1. Un DEX perpétuel ultra-performant : carnets d’ordres on-chain, latence minimale et frais très bas.
  2. Un marché spot : carnet d’ordres on-chain, nouvelle infrastructure pour l’échange et le listing de tokens.
  3. Une blockchain Layer 1 dédiée (Hyperliquid L1) : conçue spécifiquement pour gérer un carnet d’ordres haute fréquence et confirmer les transactions quasi-instantanément.
  4. HyperEVM : une machine virtuelle compatible Ethereum, ouvrant la porte à un large éventail d’applications DeFi natives.

L’objectif ? Offrir aux traders la puissance et la réactivité d’une plateforme centralisée, tout en garantissant la transparence et la souveraineté propres à la DeFi.

 

Le DEX perpétuel : pilier fondateur

Contrairement à la plupart des DEX perpétuels qui reposent sur des Automated Market Maker (AMM), Hyperliquid utilise un carnet d’ordres on-chain, une approche héritée des CEX. Le gain pour les traders est énorme :

  • Latence très faible (200–900 ms) : grâce à une infrastructure propriétaire capable de traiter jusqu’à 100’000 ordres par seconde.
  • Frais compétitifs : 0,03 % pour les takers et 0,005 % pour les makers, sans frais de gas supplémentaires. Ces frais peuvent même être réduits si les utilisateurs décident de staker du HYPE, le token natif du réseau.
  • Expérience utilisateur aboutie : exécution rapide, carnets d’ordres profonds et stratégies avancées.

Hyperliquid se distingue par la redistribution de la totalité des frais :

  • Market makers : reçoivent des “rebates” (ristournes) pour la liquidité qu’ils apportent.
  • Parrains : perçoivent 10 % des frais générés par les traders référés.
  • Assistance Fund : reçoit les fonds restants sous forme de tokens HYPE pour stabiliser le protocole.

De plus, les validateurs mettent en place un mécanisme de buyback & burn : une partie des revenus sert à racheter et détruire du HYPE, créant une pression haussière sur le prix.

 

L’extension au marché spot : une finance intégrée

Lancé en février 2025, le marché spot d’Hyperliquid s’appuie sur la même logique : carnet d’ordres, absence de frais de gas, rapidité. Au-delà du listing initial (BTC et HYPE), la plateforme prévoit de référencer d’autres actifs. Par exemple, depuis quelques semaines il est possible de déposer de l’ETH nativement sur le protocole.

Interopérabilité totale : les positions spot peuvent servir de collatéral sur les dérivés, ouvrant la voie à des stratégies comme le funding rate arbitrage ou le basis trading, le tout en gardant la transparence et la souveraineté propres à la blockchain.

Cette approche séduit : Hyperliquid est dans le top 10 des DEX mondiaux en volumes spot, et parmi les 5 plus grosses blockchains en volume de trading spot. Selon les standards CEX, le potentiel de croissance est encore énorme, car le spot peut représenter jusqu’à 30 % des volumes des contrats perpétuels.

 

La blockchain Hyperliquid L1

Pour garantir la finalité quasi-instantanée (moins d’une seconde) et des milliers de TPS, Hyperliquid a développé HyperBFT, un mécanisme de consensus Proof-of-Stake dérivé de HotStuff/LibraBFT. Les composants majeurs sont :

  • HyperCore : la couche d’exécution native (en Rust) dédiée aux fonctions critiques du DEX (matching orders, liquidation, etc.), capable de gérer 200 000 TPS et un block-time de 0,07 s.
  • HyperEVM : la machine virtuelle compatible Ethereum (EVM), permettant de déployer des smart contracts et de favoriser un écosystème DeFi complet.

Ces deux couches partagent un état unifié, éliminant tout besoin de ponts ou de systèmes complexes de preuve. Résultat : performance, simplicité et réduction des risques de fragmentation de liquidités.

Hyperliquid adopte un modèle PoS avec un faible nombre de validateurs (4 au lancement, 16 début 2025). Cela soulève des questions sur la centralisation. L’équipe promet une ouverture progressive, mais la roadmap exacte reste à confirmer. De plus, le code du protocole n’est pas entièrement open-source, l’équipe voulant d’abord optimiser la performance avant de libérer le code.

Malgré ces limites, la blockchain d’Hyperliquid a déjà prouvé son efficacité dans le trading haute fréquence, se démarquant des L1 classiques contraintes par leurs caractéristiques génériques.

 

HyperEVM : l’écosystème DeFi naissant

Depuis février 2025, HyperEVM ouvre Hyperliquid à la DeFi au sens large. Les dApps peuvent s’appuyer sur la même finalité rapide et la même liquidité que le DEX perpétuel. Quelques projets émergents :

  • HyperLend : protocole de lending / borrowing
  • HyperSwap : DEX reposant sur un AMM, complémentaire au carnet d’ordres
  • Kinetiq : projets d’infrastructure financière

Le gas est payé en HYPE, ce qui signifie que l’adoption de l’écosystème se traduira directement par une demande supplémentaire pour le token. Toutefois, les enjeux sont importants : si HyperEVM ne parvient pas à convaincre une communauté de développeurs, l’utilité à long terme pourrait être limitée au seul trading perpétuel.

Les clés du succès d’Hyperliquid 

  1. Financement autonome : aucune levée de fonds ni présence de VCs, pour une indépendance totale et une vision centrée sur l’utilisateur.
  2. Focus produit avant tout : l’équipe a d’abord perfectionné un DEX performant, prouvant la valeur de sa blockchain avant de chercher à la vendre comme L1.
  3. Community-first : un airdrop massif de HYPE (31 % de la supply) distribué à 94 000 utilisateurs, aucun investisseur privé privilégié. Résultat : 76 % de la supply est réservée à la communauté.
  4. Mécanismes redistributifs : 100 % des revenus de trading sont partagés (market makers, référents, Assistance Fund, etc.), et un buyback & burn continu entretient la pression haussière.
  5. MOAT solide : une blockchain spécifiquement optimisée pour le trading, un carnet d’ordres on-chain unique, et des performances record (jusqu’à 100 000 ordres/s).

Et la valorisation dans tout ça ?  

Nous avons modélisé la valorisation du HYPE en différenciant chacun de ces segments (Perps, Spot, Layer 1), puis en agrégeant les estimations dans une “somme des parties” :

  • Perps : valeur estimée de 11 à 16 $/HYPE, selon la part de marché et le multiple de valorisation (15x).
  • Spot : 3 à 6 $/HYPE, en se basant sur une fourchette de 15-30 % des volumes Perps.
  • Layer 1 : 18 à 27 $/HYPE, si Hyperliquid parvient à faire émerger un écosystème actif (comparables aux L1 Tier 2, voire ~30 % de la taille de Solana).

Au total : une fourchette de 32 à 59 $ par HYPE, au-dessus des ~14 $ actuels, laissant entrevoir un multiple potentiel de x2 à x3.5. Le risque baissier estimé se situe autour de -55 % dans le pire des cas (part de marché stagnante et volumes en net recul). Le premium de 20 % reflète les catalyseurs à venir (section suivante) qui pourraient encore renforcer la valorisation du projet.

 

Catalyseurs et scénarios invalidants

  • Nouveaux airdrops : Hyperliquid (38,9 % de la supply en réserve) ou projets DeFi sur HyperEVM (à l’instar de l’écosystème Cosmos).
  • Croissance du marché spot : introduction d’autres tokens, augmentant significativement les volumes quotidiens.
  • Unit : la tokenisation native d’actifs (BTC, ETH, stablecoins) sans passer par des wrappers, permettant une approche “one-stop shop” pour la finance on-chain.
  • On/off ramps fiat : dépôt et retrait direct en monnaie fiduciaire, simplifiant l’accès aux nouveaux utilisateurs.
  • Listing sur CEX Tier 1 : HYPE n’étant pas encore listé, son intégration sur Binance/Coinbase/Kraken pourrait stimuler la liquidité et la demande.

 

Points de vigilance

  • Centralisation : seuls 16 validateurs, pas de staking permissionless ni code entièrement open-source.
  • Risque réglementaire : effet de levier élevé, absence de KYC, possible pression des autorités.
  • Dépendance aux volumes de trading : si un bear market prolongé s’installe, les revenus (donc les buybacks) diminuent.
  • HyperEVM : la Layer 1 doit convaincre au-delà du seul DEX ; si la TVL et l’activité ne décollent pas, la valorisation à long terme peut être freinée.
  • Le scandale avec le token Jelly Jelly qui a provoqué une clôture forcée de certaines positions suite à un bug d’une liquidation mal exécutée, provoquant des doutes sur la centralisation de l’exchange et un potentiel risque des utilisateurs ayant déposé leurs fonds dans le HLP de Hyperliquid.


Conclusion
 

En seulement deux ans, Hyperliquid a démontré qu’une infrastructure 100 % on-chain pouvait rivaliser avec les meilleures plateformes centralisées, tant en vitesse qu’en profondeur de marché ou en viabilité économique. Cette réussite s’appuie sur une stratégie claire : partir d’un produit performant (le DEX Perps), en démontrer la valeur, puis bâtir autour un écosystème cohérent et évolutif (marché spot, blockchain L1, HyperEVM…).

D’un point de vue investissement, le token HYPE incarne pleinement cette dynamique :

  • Un modèle autofinancé, sans VC
  • Une économie redistributive centrée sur la communauté
  • Un mécanisme de rachat et de destruction de tokens renforçant la rareté

Sur la base des fondamentaux et de l’analyse de ses différentes composantes (revenus Perps, expansion du Spot, potentiel de la Layer 1), la valorisation intrinsèque du HYPE pourrait raisonnablement se situer entre 32 et 59 dollars, contre environ 15 dollars aujourd’hui. Cela laisse entrevoir un potentiel de x2 à x3.5, même en intégrant des scénarios plus prudents tenant compte des risques (régulation, centralisation, dépendance aux volumes).

En résumé, Hyperliquid propose une alternative décentralisée crédible aux géants du trading crypto. Son équipe a déjà prouvé sa capacité à innover et à livrer un produit robuste. Si les prochaines étapes sont franchies avec succès (déploiement d’HyperEVM, adoption du marché spot, effets des airdrops ou des listings à venir), HYPE pourrait s’imposer comme l’un des actifs clés de la prochaine génération d’infrastructures DeFi.

 


Disclaimer

Ce document est une analyse à but informatif. Il ne constitue en aucun cas un conseil en investissement. Les cryptomonnaies sont volatiles et comportent un risque élevé de perte en capital. Toute décision d’investissement doit être précédée de recherches personnelles approfondies. Les auteurs de cette analyse peuvent détenir des positions dans les actifs mentionnés.

Édité par Vauban Editions SA